Distiller au coeur de Paris, pourquoi pas me diriez-vous. Et bien il a pourtant fallu du courage et de la ténacité à Nicolas et Sébastien Julhès pour y arriver. Et dans les premiers jus issus de leur alambic, évidemment un gin. On prend le métro pour La Distillerie de Paris, arrêt Chateau d’Eau, je vous jure !
Si vous dites aux frères Julhès ‘751301’ vous verrez leurs yeux s’illuminer. Car ce nombre ressemblant presque à un code postal parisien est le numéro gagnant les autorisant à pouvoir distiller dans la capitale. Le ’01’ signifiant d’ailleurs qu’il s’agit de la première distillerie de Paris.
Un long combat de plusieurs années pour finalement pouvoir enfin installer leur alambic Holstein customisé.
Et dans leurs têtes bouillonnantes, les idées de spiritueux ne manquent pas. Alors pour y arriver plus rapidement, ou rattraper le temps perdu à cause de l’administration française, ils lancent une opération de crowfounding sur KissKissBankBank. Et quel succès 400% collectés, chapeau !
extraterrien faisait parti des contributeurs et a reçu son flacon, un gin évidemment. Car il y avait le choix, vodka ou Brandy. Et aujourd’hui de nouveaux produits sont déjà en préparation.
Ces batchs #1, j’ai eu le plaisir de les déguster chez un caviste parisien, quelques jours avant de recevoir mon flacon à l’étiquette en édition limitée et signé. Et c’était de très belles découvertes.
Le Brandy est élaboré à base de Folle blanche, cépage notamment cultivé dans le cognaçais et l’armagnacais, distillée 1 fois puis il y a une infusion avec des baies de genièvre, du yuzu et de la coriandre. Autant dire quelque chose d’atypique pour un brandy mais qui est bougrement élégant et originale.
La Vodka n’est pas classique elle non plus. L’alcool neutre (une vodka donc) est mis à macérer avec des baies de genièvre, du yuzu et de la bergamote, directement dans l’alambic. Après, il y a en plus une infusion avec de l’anis étoilé.
Donc, ce produit n’a de vodka que le nom, mais là aussi, on a en bouche une belle originalité, très aromatique, très grasse. En cocktail, on va pouvoir assurément s’amuser.
Et alors, notre gin ?
Le choix s’est porté sur un nombre compact de botaniques, seulement 5. Les baies de genièvre posent la trame et sont accompagnées de coriandre, de citron vert, de yuzu et de bergamote.
DÉGUSTATION.
Il faut reconnaître que chaque produit offre un équilibre très intéressant. Et le gin ne déroge pas à la règle. Les baies de genièvre sont bien présentes, nous ne sommes pas dans un new western style gin, mais les autres botaniques sont également de la partie pour offrir un nez expressif.
En bouche, l’attaque se caractérise par une jolie puissance (43%), très aromatique, mais finalement assez classique avec nos botaniques.
J’ai en effet fini ma dégustation par le gin et l’expressivité des deux premiers spiritueux, comme un crescendo, a fait que le gin paraissait moins excentrique que ses frères.
Mais attention, cela n’enlève en rien la qualité de ce gin ! Il est très agréable à déguster et sera une belle base de cocktail.
Un projet entrepreneurial qui mérite d’être félicité, des idées prometteuses qui n’ont pas fini de nous étonner, avec en particulier un extension de gamme côté gin, La Distillerie de Paris est un nouvel acteur qui fait plaisir à découvrir. Rendez-vous dans le Xème arrondissement pour plus d’infos.
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