Ce gin nous vient de la région de Dijon et est élaboré par la célèbre maison Gabriel Boudier, très présente dans le reportage de QOOQ. Comme Jean Battault l’explique dans le reportage, la maison est avant tout productrice de liqueurs. Le gin est arrivé par hasard, après que la maison ait répondu à un appel d’offre de l’armée américaine pour produire un gin !
L’histoire de Saffron Gin est beaucoup plus récente car elle commence en 2008. Son importateur britannique lui demande de confectionner un nouveau gin. Jean Battault se met alors à observer les tendances culinaires outre-manche et s’aperçoit que les épices y sont toujours très présentes grâce notamment aux influences indiennes (merci le Commonwealth !).
Et il souvient également qu’il existe dans les archives de la maison Boudier, un livre datant du XIXème mentionnant une recette de gin. A cette époque, les colonies dans les Indes étaient à leur paroxysme et le commerce des épices suivaient ce mouvement.
Pour élaborer Saffron Gin, Jean Battault suivit donc la recette d’antan. Il s’attela à produire un gin via un alambic traditionnel, histoire de conserver des volumes compacts pour garantir la meilleure qualité. La composition de notre gin révèle huit botanicals qui sont le Genièvre, la Coriandre, le Citron, l’écorce d’Orange, les graines d’Angélique, l’Iris, le Fenouil et bien sûr le Safran. Parenthèse technique pour vous dire qu’il faut environ 150 000 fleurs pour obtenir 1 kg de filaments de safran sec !
Les botanicals macèrent dans un alcool de grain avant distillation. La maison préfère pratiquer la macération et la distillation des plantes ensemble, plutôt que séparément, afin d’obtenir une alchimie spéciale apportant une fusion des saveurs. A la fin de la distillation, du safran est ajouté afin d’apporter cette couleur si éclatante et si caractéristique. Le fait d’ajouter une substance à l’issue de la distillation ne permet plus à Saffron Gin de s’appeler ‘London Dry Gin’, mais là n’est pas le problème car ce gin occupe un segment unique.
DÉGUSTATION.
Cette couleur orange vif marque les esprits !
Au nez, étrangement le safran n’est pas présent. On retrouve une trame classique emmenée par le genièvre et la coriandre. Il faut laisser le spiritueux s’aérer un peu pour voir des pointes épices apparaitre.
En bouche, on retrouve en attaque la trame du nez avec une structure parfaitement estampillée ‘Gin’. Le genièvre et les autres botaniques sont très gourmandes et ce n’est qu’à partir de l’évolution que le safran commence à pointer son nez, délicatement au début puis de manière plus marquée sur la finale. L’épice reste tout de même extrêmement élégante et n’écrase pas du tout les papilles par son côté épicé. C’est une expérience étonnante mais tout à fait plaisante !
La Maison Boudier recommande Saffron Gin en Gin Tonic. Et c’est vrai que c’est une association qui fonctionne parfaitement. L’originalité de ce gin lui permet d’apporter un twist simple et efficace à ce légendaire cocktail. Saffron Gin est clairement un gin avec lequel on prend plaisir à ‘jouer’ en revisitant les cocktails classiques ou en cherchant de nouvelles combinaisons. Je me souviens d’un cocktail à Bar Black Angel’s de Prague qui le mixait notamment avec du Citadelle Réserve, du Peychaud’s Bitter et du Rhubarb Bitter, une dégustation extraordinaire !
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