Prendre la route pour aller en Charente est toujours un plaisir ; j’aime beaucoup ces petits paysages très légèrement vallonnés où vignes, champs, bosquets se côtoient. Mais quand la destination s’appelle Cognac Ferrand, elle devient plus importante que le voyage !
Une journée riche en découvertes. Elle commence par une virée avec Alexandre Gabriel, le patron de cette maison, au Logis d’Angeac où je découvre ‘Le Paradis’, un lieu unique et magique qui porte très très bien son nom. Imaginez, plusieurs fûts remplis de cognac qui patientent tranquillement et qui veillent sur une grille qui une fois poussée vous révèle des bonbonnes de très vieux spiritueux. Un souvenir ému pour ce 1933 ; j’ai gardé toute la journée mon verre pour profiter de l’évolution du fond de verre, un pur voyage envoutant !
Ce site accueille surtout une distillerie datant de 1776. Des alambics charentais à feu nu et en cuivre martelé d’une capacité de 25 hectolitres, autant dire qu’ici on privilégie le côté artisanal.
Petite parenthèse technique!
Aujourd’hui il existe deux grandes méthodes de distillation : à feu nu et à vapeur. La vapeur permet un gain de temps et de productivité mais au détriment de la qualité et de l’extraction des arômes. Le feu nu demande une bonne dextérité et un très bon savoir-faire pour maitriser la puissance et le rythme du feu. Mais la qualité n’en est que meilleure. Le cycle de distillation, plus lent, permet de mieux sélectionner le coeur du gin.
En effet, les têtes (environ 0,2 / 0,3% de la production) apportent des notes herbacées, quant aux queues, des notes plus aqueuses.
Autre facteur important pour la qualité est la hauteur du col de cygne (la partie arrondie sur le dessus de l’alambic). Plus elle est petite et plus on extrait des éléments aromatiques ; plus il est haut et plus le spiritueux est léger.
J’ai également appris un nouveau terme : ‘Rimage‘, qui désigne le fait de faire bruler le fond de la cuve de l’alambic. Il est bien sûr déconseillé de s’y essayer si on veut obtenir un produit de qualité !
De retour à Ars, la maison mère, j’y retrouve Samantha, Joshua, Denis et Jen du Candelaria, Scott de l’UFO et Rob et Julien du Silencio venus passés deux jours sur place. La veille, ils avaient préparé deux macérations de gin en vue de les distiller dans le laboratoire de la maison.
Ce système (à la vapeur) permet aux équipes de Cognac Ferrand et surtout à Frédéric Gilbert le Master Distiller de préparer, de tester et de finaliser les assemblages de différents produits de la gamme.
C’est une expérience géniale que de pouvoir déguster les différents stades de la distillation. L’évolution des têtes est assez significative. Quand le jus récolté devient conforme aux objectifs, les premiers centilitres sont écartés et l’on conserve le reste. Pour les queux, c’est le même procédé.
La journée a également permis de redécouvrir les différents produits élaborés par Cognac Ferrand, notamment les rhums Plantation et le Curaçao qui aura droit à une présentation très bientôt. Les rhums Plantation suivent la même philosophie que les autres produits de la gamme Cognac Ferrand, c’est à dire, valoriser le terroir et respecter au maximum les caractéristiques du produit. Ces rhums sont donc distillés et vieillis dans leur pays d’origine avant d’être ramenés en France pour l’élevage.
Ce jour restera comme extraterrien ! Un grand merci à Alexandre, Claire et Tiphaine pour leur accueil et pour l’organisation ; Et à très bientôt.
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